Claire Visseaux, psychologue à Meaux (77)

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) et son déroulement

Lien vers le film de présentation des TCC : La TCC, c'est quoi? pour qui? comment?
La TCC prend votre problème sous l'angle du "comment" et non pas du "pourquoi" : si c’est certes intéressant de comprendre la cause d’un problème, ce n’est pas suffisant pour aller mieux. Il y a aussi des choses qui s'apprennent, ici et maintenant.

Lorsqu’on est en prise avec une difficulté psychique, on est enfermé dans une boucle reliant situation, pensée, émotion et comportement. Une situation donnée génère en vous une pensée automatique négative, une émotion douloureuse intense, et pousse à adopter un comportement inadapté. Ce dernier aura des conséquences qui vont renforcer la pensée négative : c’est un cercle vicieux. Sur ces différents niveaux (pensée, émotion, comportement), vous pouvez apprendre à peu à peu introduire de la souplesse.

Au premier rendez-vous, je vous laisse vous exprimer librement sur ce qui vous amène et sur vos attentes. Je vous propose des questionnaires pour la fois suivante, afin de mesurer notamment votre anxiété, votre estime de soi, vos croyances négatives sur vous-même.


Les séances suivantes sont consacrées au recueil d’informations sur votre situation et votre histoire. Vous commencerez à mieux comprendre ce qui vous arrive, à faire des liens avec votre passé. A ce stade, je vous aiderai à fixer l’objectif que vous souhaiterez vous donner pour la thérapie et nous pourrons commencer à travailler sur le « comment changer ». Il n’y a pas de protocole standard car chaque thérapie est différente comme chaque personne est différente, mais généralement, je commence par proposer un travail sur les pensées. Les techniques cognitives vont vous aider à remettre en question les « pensées caricatures » qui vous font souffrir. Vous serez peu à peu capable d’adopter une posture d’observation sur votre discours intérieur négatif et vous commencerez à moins ruminer.

Au cas par cas, nous allons ensuite aborder les différents autres outils : psychoéducation sur vos difficultés, assouplissement de vos schémas précoces inadaptés (croyances sur soi comme « je ne suis pas aimable », « je ne suis pas intéressant/e » etc…), modification progressive de vos comportements, apprentissage des techniques d’affirmation de soi, exposition aux émotions pour mieux les accepter. D’autres outils concrets existent pour travailler la culpabilité, l’ambivalence face à une décision (qui peut être de se séparer), la dégustation d’un aliment en pleine conscience etc…

Sans aucun caractère d’obligation, je suggère souvent de recevoir le/la conjoint/e ou le/les parent/s si le patient est un jeune adulte qui vit encore chez eux. Parfois, ce n’est pas pertinent mais c’est toujours très intéressant pour avoir une vision plus globale de la situation, et « emmener avec nous » l’autre personne, lui donner des conseils sur la conduite à tenir et l’éclairer sur les comportements qui pourraient constituer des facteurs de maintien.

Quand c’est possible, j’apprécie de collaborer avec le/la psychiatre en charge du suivi médicamenteux. Je peux donner des coordonnées de psychiatres avec qui je coopère.

Après plusieurs séances, je propose de repasser les questionnaires. Vous constaterez généralement votre progression et cela renforcera votre motivation à poursuivre vos efforts de changement.

Si l’efficacité de la TCC est prouvée par les études scientifiques, ce n’est bien entendu pas une thérapie miracle. Elle demande au patient d’importants efforts à travers ce qu’on appelle les tâches assignées : vous devrez consacrer du temps en dehors des séances à votre travail de thérapie. Je suis là pour vous accompagner mais c’est vous qui faites le travail à travers des exercices que je vous donne à la fin de chaque séance.

Vous aurez notamment à compléter la liste des distorsions avec des exemples de vos pensées automatiques. Les distorsions sont des biais de pensée que nous avons tous et qui nourrissent le discours intérieur douloureux quand on va mal (tout ou rien, surgénéralisation, prédiction du futur etc…). Un autre exemple de « travail à la maison » sera d’affronter le plus souvent possible une situation légèrement anxiogène ou bien de modifier un aspect de votre communication, en fonction de votre objectif. Quand nous travaillerons les schémas, vous devrez noter chaque soir quelques faits concrets qui vont dans le sens d’une croyance positive sur vous-même.

La TCC est donc à la fois une thérapie concrète, collaborative, parfois ludique, généralement efficace (si vous êtes un/e patient/e impliqué/e) mais c’est aussi un travail exigeant, difficile, qui demande des efforts et du temps. Vous devrez m’aider à vous aider.

De plus en plus connues et reconnues du grand public et des professionnels de santé, pratiquées largement et depuis longtemps à l’étranger, les TCC ont apporté la preuve d'une efficacité supérieure pour soigner troubles anxieux, dépression et dépendance (étude de l'INSERM en 2005). Leur adaptation à tous, leur caractère concret et collaboratif, leur durée limitée, expliquent l'attrait croissant pour ces thérapies.